PHARMAS : DES GRANDS GROUPES EN QUETE DE BIOTECHS.

Publié le par The Scalper

THE WALL STREET JOURNAL

WASHINGTON (Dow Jones)--Les riches groupes pharmaceutiques sont partis à la chasse aux acquisitions. Mais il ne faut pas s'attendre à ce que cet afflux de liquidités serve à renflouer les sociétés biotechnologiques les plus faibles.


Même si les entreprises biotechnologiques offrent aux acquéreurs potentiels la chance de mettre la main sur de futurs médicaments prometteurs à moindre prix, les grands groupes vont probablement regarder dans une autre direction. Des groupes comme Pfizer et Bristol Myers Squibb consacrent déjà des milliards de dollars à leur budget de recherche.


Ces grandes entreprises ont plus besoin de trouver des molécules ayant un potentiel de revenus à court terme, afin de compenser l'arrivée à expiration des brevets de leurs médicaments vedettes, que de mettre la main sur des thérapies à un stade embryonnaire.


Les brevets des deux médicaments vedettes de ces firmes - le Lipitor chez Pfizer et le Plavix chez Bristol-Myers Squibb - expirent en 2011 et conduiront inévitablement à une baisse des revenus.


Dans ce contexte, une entreprise comme ViroPharma, qui a une capitalisation boursière de 1 milliard de dollars, devient une cible attrayante pour des acquéreurs potentiels.


Cette société américaine a déjà deux médicaments sur le marché et un autre en phase finale d'essais cliniques. ViroPharma a réalisé un chiffre d'affaires de 182 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l'exercice 2008 et a publié un bénéfice net de 69 millions de dollars.


Tout acquéreur potentiel devrait également payer une forte prime pour en prendre le contrôle.

Viro Pharma n'a en effet aucune obligation de se vendre actuellement. La société dispose de 613 millions de dollars de trésorerie, pour seulement 250 millions de dollars de dettes, et peut donc continuer ses activités sereinement.


Amylin Pharmaceuticals, un concepteur de médicament contre le diabète, valorisé à 1,5 milliard de dollars, pourrait également retenir l'attention des grands groupes pharmaceutiques. Le groupe a deux molécules en production et a enregistré un chiffre d'affaires de 638 millions de dollars sur les neuf premiers mois de l'exercice.


L'entreprise a certes publié une perte de 211 millions de dollars en raison de coûts élevés de recherche et de développement et de médiocres résultats d'essais cliniques sur un troisième médicament, qui ont durement affecté le titre en 2008. Mais ses 805 millions de dollars de trésorerie brute devraient être suffisants pour lui permettre de traverser cette mauvaise passe. D'autres entreprises n'auront pas autant de chances.


Rigel Pharmaceuticals, par exemple, dispose d'une molécule prometteuse contre l'arthrite, mais elle ne correspondra probablement pas à ce que recherche un grand fabricant de médicaments. L'action du groupe a d'ailleurs chuté de 68% en 2008, principalement en raison de craintes sur ses possibilités de se refinancer.


Le marché n'a pas sanctionné par le passé les groupes pharmaceutiques qui ont déboursé des sommes importantes pour acquérir des médicaments de qualité. L'acquisition d'ImClone par Eli Lilly pour 6,5 milliards de dollars conduira sans doute à une perte pour le nouvel ensemble sur l'exercice actuel. Mais le titre Eli Lilly a affiché un recul de 25% sur 2008 assez similaire à celui de ses comparables boursiers.


Roche a également affiché de bonnes performances malgré son offre hostile de 45 milliards de dollars sur les 46% de Genentech qu'il ne détenait pas encore.


Des doutes subsistent sur l'opération et notamment sur son financement par Roche.


Mais pour des opérations de taille plus réduite, les grandes entreprises pharmaceutiques ont une puissance de feu considérable. Pfizer dispose de 9,7 milliards de dollars de trésorerie nette alors que Bristol-Myers a près de 1,2 milliard de dollars de liquidités et va recevoir 1 milliard de dollars supplémentaires pour sa part dans ImClone.


Les joyaux du secteur biotechnologique qui ont été épargnés par la crise du crédit restent chers. Mais avec des pertes de revenus à compenser impérativement, les géants de l'industrie pourraient être tentés de payer le prix fort.

Publié dans Finance

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