OU SONT LES SIGNES DE REPRISES ??

Publié le par The Scalper

Pas d'emballement : si tous les indicateurs montrent depuis quelques mois un ralentissement notable de la récession, la reprise économique n'est pas encore à l'ordre du jour.

Tout au plus peut-on désormais affirmer que le pire est passé.

Les plans de relance produisent leurs premiers effets. Les vastes programmes mis en place dans la plupart des pays et qui combinent soutien à la sphère financière, aux industries sinistrées, à l'investissement public et à la consommation des ménages, commenceraient à porter leurs fruits.

La banque centrale américaine a en effet revu ses prévisions de croissance légèrement à la hausse : elle estime que le repli de l'activité devrait être compris entre 1 % et 1,5 % pour l'ensemble de l'année 2009, un chiffre plus optimiste que celui qu'elle avançait il y a à peine trois mois, lorsqu'elle prévoyait une chute du PIB de près de 2 %.

Par ailleurs, les pays émergents, dopés par une forte demande intérieure, continuent à tirer la croissance vers le haut au niveau mondial : le taux de croissance de l'Inde ne devrait pas tomber au-dessous des 6 % en 2009, la Chine devrait quant à elle dépasser les 8 % cette année.

L'inquiétante progression du chômage. En revanche, il est un secteur dans lequel la reprise semble encore loin, c'est celui de l'emploi. Les destructions de postes restent massives dans les économies développées.

Selon l'Insee, la France connaîtra en 2009 la plus forte contraction de son activité depuis l'après-guerre (- 3 %), même si cette baisse devrait s'atténuer en fin d'année. La situation dans le reste de l'Europe n'est guère meilleure.

Quant aux Etats-Unis, plusieurs centaines de milliers d'emploi y disparaissent chaque mois. Mais là aussi, le rythme ralentit depuis quelques mois : 300 000 postes ont été supprimés en juillet contre 600 000 en janvier.

Le marché de l'emploi se trouvant toujours en décalage avec le reste de l'activité économique, seule une reprise durable, et non un rebond de quelques mois, peut permettre de dynamiser le rythme des embauches.

Pétrole : une stabilisation en trompe-l'œil. Après avoir fortement baissé du fait du ralentissement de l'activité, le prix du baril de pétrole est remonté autour des 70 dollars, soit légèrement au-dessus du prix optimal pour la plupart des économistes (60 dollars).

Des incertitudes subsistent néanmoins sur les capacités d'approvisionnement futures. La reprise de la croissance risque d'entraîner une hausse de la demande de pétrole, et par conséquent des prix.

Les spécialistes les plus pessimistes considèrent déjà que les réserves seront insuffisantes pour garantir une reprise de l'activité économique à l'échelle mondiale, surtout si l'on prend en compte l'énorme demande des économies émergentes.

Une flambée des prix comparable à celle de l'été 2008 pourrait compromettre les perspectives de rétablissement économique.

Immobilier : la convalescence. En dépit d'une conjoncture particulièrement dégradée dans la construction, la chute de la demande de logements est en passe d'être enrayée.

Les chiffres de l'Insee montrent qu'elle a baissé de 40 % en juillet, contre 94 % en octobre 2008. Quant au prix moyen des logements mis en vente (neuf et ancien), il s'est tassé de 24 % en juillet, contre 56 % en octobre 2008. La demande de logements anciens et neufs se rapproche de la moyenne de long terme.

En revanche, les difficultés d'accès au crédit pour les particuliers continuent de peser fortement sur le marché.

Hausse timide de la consommation. Le refroidissement économique a entraîné une baisse des tensions inflationnistes, ainsi qu'une diminution de la consommation des ménages, qui semble cependant avoir atteint son plus bas.

Depuis juin, la consommation des ménages français repart doucement à la hausse, avec 1,4 % d'augmentation des dépenses en volume. La montée du chômage constitue cependant une menace sérieuse sur la reprise de la consommation, et du même coup sur la reprise économique.

Il reste à espérer que le rebond observé depuis le début du deuxième trimestre suscite un regain de confiance et dynamise la consommation des ménages, qui demeure pour l'instant insuffisante.

LeMonde.

Publié dans Economie

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